Vision 360 vs Fisheye

La série des Visions 360 a retourné la tête de plusieurs dizaines de milliers de personnes ces dernières années et de nombreux visiteurs pensent y voir des images réalisées à l’aide d’un objectif Fisheye.

Nous en sommes très loin car les images de la série sont issues de panoramas à 360° réalisés avec un objectif 24mm, ce qui nécessite l’assemblage de 65 images…

A titre de comparaison je vais vous montrer ce que voit un objectif Fisheye comparé à un panorama 360°.

La différence est plus que significative, à la fois par l’angle de champ que par la résolution puisque chaque vision 360 pèse plus de 800 millions de pixels. Même après un fort recadrage, l’image du bas pèse encore 150 Mpx. Plus important encore, les panoramas ne subissent pas la déformation des images provenant d’un Fisheye

Pour résumé on reste dans le circulaire… mais les visions 360 permettent de respecter le côté naturel du paysage tout en apportant une marge de manœuvre immense du côté de la composition.

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Un appareil photo spécial orages ?

Depuis plusieurs jours les orages touchent la France et de nombreuses photos sont publiées sur les réseaux. Ces images font naître des vocations chez certains et je reçois régulièrement des demandes ou questions par mail me demandant des conseils pour l’achat d’appareils photos spécifiques à ce genre d’images. C’est navrant de voir à quel point on conditionne les gens en leur faisant croire que c’est l’appareil photo qui fait l’image… des messages qui viennent des fabricants bien sûr mais également de tout un tas d’individus (amateurs et pros) qui feraient mieux de réviser, voir apprendre les règles de base de la photographie au lieu de s’en remettre au matériel et aux logiciels miraculeux…

Une voie vers l'Enfer

Une voie vers l’Enfer

Il n’y a donc pas d’appareil photo « spécial orage ». N’importe quel appareil photo reflex, bridge et même certains compacts sont capables de capturer des éclairs pendant un orage. La période la plus « facile » étant la nuit grâce à l’utilisation des poses longues. Maîtriser les paramètres de base de la photo de nuit est donc la 1ere clef d’une belle capture. En terme de matériel, le trépied est obligatoire car l’on recherchera des temps de pose de plusieurs secondes, voir quelques dizaines de secondes pour espérer capturer un éclair pendant ce laps de temps.

C’est pendant la journée que la chasse aux éclairs est plus délicate car on ne peut pas obtenir ces temps de pose de 10, 20 ou 30 secondes, même avec les filtres gris neutres classiques qui sont utilisés pour abaisser les temps de pose. Un accessoire est ici indispensable : il s’agit d’une cellule de déclenchement. Ce petit boitier relié à l’appareil photo va déclencher à votre place car il aura détecté en quelques microsecondes l’éclair. Ce boitier ne fait pas les réglages pour vous ! Il déclenche uniquement à votre place en utilisant les paramètres que vous avez définis au niveau du boitier… rien de magique donc et on en revient à la maîtrise des paramètres de base.

L’aspect technique étant géré, il reste la partie composition de l’image. Obtenir une photo d’éclair est une chose, obtenir une jolie photo de paysage avec des éclairs d’orage en est une autre. Ceci nécessite une compréhension de ces phénomènes météo, savoir estimer le trajet afin d’anticiper une zone potentielle propice à un beau cliché. Les photographes sont donc amenés à se déplacer dans des zones qui peuvent devenir dangereuses et je ne peux que vous inciter à rester très prudent et ne pas prendre de risques inconsidérés pendant un orage… surtout pour une photo !

 

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Technique photo : le salut par le bracketing

En matière de photographie, la gestion de la lumière représente un des points clefs dans la réussite d’une photo.

Même si la technologie a évolué avec une dynamique des capteurs photo de plus en plus étendue, il reste encore beaucoup de situations où le photographe doit faire des compromis dans la restitution des zones claires et sombres. Dans d’autres situations encore plus complexes comprenant des zones à la fois très sombres et très claires, le compromis n’est même pas possible et la photo n’est pas réalisable sans obtenir de zones blanches (cramées) ou noires (trop sombre)… en une seule prise.

C’est dans ces conditions de forts contrastes que la technique du bracketing est votre salut…

Un article avait déjà été publié à ce sujet : sur ce lien

Je vais un peu plus loin avec cette vue du vieux village de Chastelas en Ardèche. Cette vue a été réalisée dans des conditions de luminosité très complexes. Le four à pain se trouve dans une zone très sombre et la luminosité extérieure de mi-journée est très forte.

Vieux village de Chastelas

Vieux village de Chastelas

Cette vue est le résultat d’un bracketing réalisé sur 7 IL… je m’explique :

Le bracketing consiste pour une même ouverture (f/8 par exemple) à réaliser plusieurs vues dont la vitesse est multipliée/divisée par 2 à chaque fois (je simplifie !). Pour mon exemple, les vitesses s’échelonnent entre 1/25s et 1/1600s. 1 IL (indice de luminance) correspond à un changement de vitesse : 7 au total

Cette fonction bracketing existe sur de nombreux boitiers mais si vous ne l’avez pas, vous connaissez désormais ce qu’il se cache derrière et vous pouvez faire la même chose manuellement…

Dans 90% des cas un bracketing sur 3 à 5 niveaux est suffisant. J’ai choisi 7 niveaux pour obtenir une transition encore plus douce sur les écarts de luminosité…

Voici ces 7 images… vous comprendrez maintenant pourquoi vous pouvez obtenir un ciel blanc (cramé) sur vos photos… même par beau temps !

Bracketing sur 7 IL

Bracketing sur 7 IL

Comment reconstituer l’image ?

  • Soit avec un logiciel spécialisé dans le HDR (High Dynamic Range) qui va prendre les images pour reconstituer automatiquement l’image finale. Le paramétrage est ici primordial si l’on veut générer une image réaliste ! J’utilise Photomatix Pro mais d’autres logiciels plus ou moins gratuits existent
  • Soit en alignant les images et en jouant sur l’opacité des calques de fusion pour combiner les différentes zones à afficher. Technique plus complexe mais que j’utilise aussi en combinaison avec la 1ere. On parle de DRI (Dynamic Range Increase)

Ouf !… une petite pose et je réponds à vos questions !

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La cascade du Pain de sucre en grand format

Un peu de fraîcheur avec cette vue très haute résolution de la cascade du Pain de sucre à Surjoux (sud-ouest de Bellegarde sur Valserine).

Cascade du Pain de sucre - Surjoux

Cascade du Pain de sucre – Surjoux

Une image complexe à réaliser à plus d’un titre…

1 – Si vous avez la chance de vous rafraîchir au bord ce cette cascade, vous vous rendrez compte qu’il est impossible de réaliser une telle vue avec une seule photo, même en utilisant un très grand angle. L’angle de champ couvert ici (avant recadrage) est de 190° en vertical et 130° en horizontal. La technique du panorama par assemblage est donc nécessaire dans cette situation. La vue présentée ici est le résultat d’un assemblage de 12 photos réalisées avec une focale de 28mm. Une image de près de 120 millions de pixels…

2 – Il existe une très forte amplitude entre les zones très sombres et les zones très claires. Une amplitude si grande qu’aucun appareil photo n’est capable de la capturer sans générer de zones noires (trop sombres) ou blanches (cramées). Cette limitation de la dynamique du capteur nous oblige à utiliser la technique du bracketing qui consiste à effectuer plusieurs vues avec des valeurs d’expo différentes pour une seule image. Dans mon cas, un bracketing sur 5 niveaux… pour 12 photos : 60 photos au total !

3 – Pour avoir un joli filé d’eau, il faut utiliser des vitesses lentes (4 secondes dans cet exemple)… une vitesse impossible à utiliser sans un filtre magique : le filtre gris neutre qui consiste à réduire la quantité de lumière qui atteint l’objectif. Un accessoire de plus à garder dans le sac à dos !… en plus du trépied obligatoire pour les vitesses lentes.

Les liens sur ces techniques vous permettront d’avoir une meilleure compréhension de chacune d’elle…

Je me vois donc maintenant contraint de préparer un autre article… celui qui détaillera les différents processus de traitement de ces 60 images… dans quel ordre ? avec quels logiciels ?…

A suivre !…

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La technique du focus stacking – introduction 2/2

Comme vous l’avez vu dans l’article précédent, le focus stacking consiste à changer la mise au point pour chaque photo réalisée. Les images sont ensuite traitées par un logiciel spécialisé qui va « empiler » les zones nettes et produire une nouvelle image qui montrera une profondeur de champ étendue.

Il y a donc 2 méthodes possibles :

  • L’appareil ne bouge pas (fixation sur un pied) et vous tournez la bague de mise au point entre chaque photo
  • Vous ne touchez pas à la bague de mise au point et avancez/reculez l’appareil entre chaque photo

Les 2 méthodes fonctionnent bien que la 1ere soit la plus… idéale. Ceci était le cas pour les photos de ma maquette. Vous trouverez sur internet de jolis gros plans de mouches et insectes en tous genres… des images où la bestiole est nette de la tête au pied. Ces photos sont réalisées dans 95% des cas à l’intérieur, bien au chaud avec des sujets… morts ou endormis dans la plupart des cas.

Pourquoi ? Tout simplement parce que cette technique ne tolère pas un seul mouvement du sujet entre les différentes images !

Le challenge est donc de réussir le focus stacking en pleine nature. C’est plutôt ce type de photos que je recherche. Pas de pied car trop long à mettre en place, 5 à 7 images max, un peu de chance… et surtout bien gérer le déplacement entre chaque image ! Pas facile quand on sait que quelques millimètres suffisent pour perdre le focus !

Avec un peu d’expérience on peut y arriver…

Focus stacking à main levée

Focus stacking à main levée

Quels sont les logiciels spécialisés dans le focus stacking ? Je peux vous en citer 2 comme Zerene Stacker ou Helicon focus mais je vous laisserai chercher sur internet. A savoir, Photoshop permet également le focus stacking avec les fonctions d’alignement et de fusion des calques. Les résultats sont suffisamment bons pour que je ne passe pas plus de temps avec d’autres logiciels plus ou moins perfectionnés, et plus ou moins chers… logiciels utilisés par les mordus de cette technique.

Voilà pour cette première introduction. Vous connaissez maintenant le principe, c’est à vous de jouer !

Focus stacking à main levée

Focus stacking à main levée

 

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La technique du focus stacking – introduction 1/2

Il  existe un paramètre incontournable que tout photographe doit savoir maitriser : la profondeur de champ. Que ce soit pour du paysage ou du portrait, la profondeur de champ est un des éléments déterminant dans le rendu de l’image.

En matière de macrophotographie, la maitrise de cet élément est encore plus délicate et la profondeur de champ peut se limiter à quelques millimètres…

Prenant l’exemple de cette photo de maquette (merci à Philippe !)

Focus Stacking 1

Focus Stacking 1

Comme vous pouvez le constater, la profondeur de champ est fortement réduite et l’on perd très vite les détails de ce travail de minutie…

Mais alors comment arriver à ce résultat ?

Focus Stacking - résultat final

Focus Stacking – résultat final

C’est là que la technique du focus stacking intervient. La traduction de ce terme pourrait être : « empilement de mise au point ».

Il s’agit « tout simplement » de faire plusieurs photos avec des mise au point différentes et ensuite d’empiler les zones nettes…

Pour ma photo de maquette, cela revient à prendre plusieurs images successives en faisant varier très légèrement la mise au point entre chacune d’elles

Focus Stacking 1

Focus Stacking 1

Focus Stacking 2

Focus Stacking 2

Focus Stacking 3

Focus Stacking 3

Je ne montre ici que 3 images mais l’image finale a été réalisée avec 11 photos.

Vous voulez des précisions techniques ? La suite dans le prochain article !

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