Un appareil photo spécial orages ?

Depuis plusieurs jours les orages touchent la France et de nombreuses photos sont publiées sur les réseaux. Ces images font naître des vocations chez certains et je reçois régulièrement des demandes ou questions par mail me demandant des conseils pour l’achat d’appareils photos spécifiques à ce genre d’images. C’est navrant de voir à quel point on conditionne les gens en leur faisant croire que c’est l’appareil photo qui fait l’image… des messages qui viennent des fabricants bien sûr mais également de tout un tas d’individus (amateurs et pros) qui feraient mieux de réviser, voir apprendre les règles de base de la photographie au lieu de s’en remettre au matériel et aux logiciels miraculeux…

Une voie vers l'Enfer

Une voie vers l’Enfer

Il n’y a donc pas d’appareil photo « spécial orage ». N’importe quel appareil photo reflex, bridge et même certains compacts sont capables de capturer des éclairs pendant un orage. La période la plus « facile » étant la nuit grâce à l’utilisation des poses longues. Maîtriser les paramètres de base de la photo de nuit est donc la 1ere clef d’une belle capture. En terme de matériel, le trépied est obligatoire car l’on recherchera des temps de pose de plusieurs secondes, voir quelques dizaines de secondes pour espérer capturer un éclair pendant ce laps de temps.

C’est pendant la journée que la chasse aux éclairs est plus délicate car on ne peut pas obtenir ces temps de pose de 10, 20 ou 30 secondes, même avec les filtres gris neutres classiques qui sont utilisés pour abaisser les temps de pose. Un accessoire est ici indispensable : il s’agit d’une cellule de déclenchement. Ce petit boitier relié à l’appareil photo va déclencher à votre place car il aura détecté en quelques microsecondes l’éclair. Ce boitier ne fait pas les réglages pour vous ! Il déclenche uniquement à votre place en utilisant les paramètres que vous avez définis au niveau du boitier… rien de magique donc et on en revient à la maîtrise des paramètres de base.

L’aspect technique étant géré, il reste la partie composition de l’image. Obtenir une photo d’éclair est une chose, obtenir une jolie photo de paysage avec des éclairs d’orage en est une autre. Ceci nécessite une compréhension de ces phénomènes météo, savoir estimer le trajet afin d’anticiper une zone potentielle propice à un beau cliché. Les photographes sont donc amenés à se déplacer dans des zones qui peuvent devenir dangereuses et je ne peux que vous inciter à rester très prudent et ne pas prendre de risques inconsidérés pendant un orage… surtout pour une photo !

 

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Canon TS-E 17mm f/4 – Introduction

Nous allons brièvement présenter ce bijou de la technologie Canon… le TS-E 17mm f/4. Cet objectif très spécial est un ultra grand angle (17mm) avec des mécanismes de bascule et décentrement (Tilt and Shift en anglais). Ces fonctions font de lui un objectif très particulier et dédié principalement aux photos d’architecture et de paysage.

Canon TS-E 17mm f/4 L

Canon TS-E 17mm f/4 L

Notez la taille de la lentille qui fait de cet objectif un objet à manier avec précaution ! Les 2 gros vis présents sur l’objectif gèrent les fonctions de bascule et décentrement… permettant ainsi des mouvements à la fois horizontaux et verticaux comme le montre l’illustration ci-dessous… impressionnant !

TS-E 17mm bascule et decentrement

TS-E 17mm bascule et décentrement

Ce sont ces fonctions de bascule et décentrement qui permettent de compenser les problèmes de perspective rencontrés avec les objectifs grand angle lorsque l’on photographie des bâtiments. La combinaison de ces réglages vous permet donc d’obtenir des images de bâtiments avec des murs verticaux et non pas convergent comme on peut souvent le voir.

Prenons un exemple avec l’Eglise de Sergy dans le Pays de Gex.

Comparaison objectif 24mm-17mm

Comparaison objectif 24mm-17mm

Commençons à comparer cet ultra grand angle de 17mm avec un 24mm (les 2 photos de gauche). Grâce a ses qualités optiques, le 17mm sur un capteur plein format va se révéler redoutable… même sans les fonctions de redressement.

Comme on le voit sur cet exemple, on arrive à capturer l’ensemble de la scène à 17mm et l’on est un peu trop juste à 24mm. Le problème de perspective est présent dans les 2 cas avec des murs qui ne sont pas verticaux, l’objectif n’étant pas perpendiculaire au sol puisque l’on cherche à capturer le sommet du clocher.

Pour la troisième image, les fonctions de redressement ont été activées afin d’obtenir des murs verticaux. Je ne présenterai pas ici en détail la manipulation de l’objectif mais le résultat reste assez spectaculaire et bluffant ! A noter que la 2e et 3e photo ont été réalisées du même point

Les logiciels de traitement d’image permettent de réduire les problèmes de perspective. Ils demandent cependant de bonnes connaissances et les résultats ne seront pas toujours à la hauteur. Autre solution : le panorama par assemblage qui consiste à faire plusieurs photos utilisant une focale moins grande, 35 ou 50mm par exemple.

L’exemple ci-dessous vous permettra de comparer des panoramas faits avec des focales différentes.

Comparaison panoramas 17-24-35 mm

Comparaison panoramas 17-24-35 mm

Le Panorama fait à 35mm donne un résultat intéressant… il serait certainement encore meilleur à 50mm. Cependant certaines déformations peuvent apparaitre et la perspective reste différente de celle obtenue avec le 17mm, comme la distance entre la fontaine et l’église par exemple.

Cette première introduction vous aura fait découvrir un objectif unique et très spécialisé. D’autres articles viendront certainement compléter l’étendue de ses possibilités.

 

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Comprendre les caractéristiques d’un objectif

   Vous êtes nombreux à vous interroger sur la série de chiffres que l’on retrouve associée à la dénomination d’un objectif. Pourtant ce sont ces chiffres qui définissent la caractéristique principale de l’objectif en question. Les comprendre vous aideront à mieux tirer partie des possibilités de votre « caillou » !

   Prenons l’exemple d’un objectif 18-55mm f/3.5-5.6

   18-55 représente la plage de focales utilisables, dans le cas présent 18 à 55mm. On parle ici d’un zoom trans-standard. Pour plus d’informations sur les focales, je vous conseille cet article issu d’une série d’articles sur les bases de la photo.

   Revenons sur les fameux chiffres restant : f/3.5-5.6. Ces valeurs représentent la plage d’ouverture maximum utilisable en fonction de la focale. Si vous n’êtes pas familier avec la notion d’ouverture, je vous conseille également de passer par cet article.

   Nous avons ici 2 valeurs : 3.5 et 5.6. La première valeur (f/3.5) s’applique à la première focale (18mm) et la deuxième (f/5.6) à la focale 55mm. A 18mm vous pouvez ouvrir jusqu’à f/3.5 alors que vous serez limité à f/5.6 en zoomant à 55mm. C’est une information capitale quand on connait l’importance de l’ouverture pendant la prise de vue. Ces chiffres définissent la « luminosité » de votre objectif. Plus la valeur est faible, plus l’ouverture du diaphragme est grande et plus vous pouvez captez la lumière… C’est donc une caractéristique que vous aurez à maîtriser pour des photos de sport ou des photos prises dans des lieux peu éclairés.

   Prenons un autre exemple, celui d’un objectif professionnel : un 24-70mm f/2.8. Vous remarquerez que la plage d’ouverture maxi  se limite à une seule valeur : f/2.8. Cela signifie que pour n’importe quelle focale entre 24 et 70mm, l’objectif est capable de proposer une ouverture maxi de f/2.8. A 55mm cet objectif capte donc 4 fois plus de lumière que le 18-55mm ! La marge de manœuvre est considérablement plus importante avec ce type d’objectif… à condition d’en payer le prix ! La complexité et qualité des lentilles de ces objectifs lumineux font également monter leur prix.

   Je vous laisserai chercher la différence de prix entre un 400mm f/2.8 et un 400mm f/5.6 ! Tout est une question de compromis …

   L’ouverture est directement en relation avec la profondeur de champ. En photo de paysage, être limité à f/5.6 n’est pas forcément bloquant car on recherchera des ouvertures (f/11 ou plus) permettant une grande profondeur de champ. Mais pour des photos prises dans des conditions de lumière plus délicates, ne pas avoir à jouer avec la sensibilité (et le phénomène de bruit associé) peut s’avérer être un atout supplémentaire.

   Maintenant vous savez !

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Qu’est ce qu’un extender ?

Aujourd’hui, petit article expliquant brièvement ce qu’est un extender et quel est son usage.

 Un extender est un accessoire optique s’intercalant entre l’objectif (reflex) et le boitier. Il est également appelé « multiplicateur de focal ». Canon, par exemple, en propose 2 : le x1.4 et le x2.  

Il est généralement associé aux télé-objectifs et objectifs à focales fixes supérieures à 100.

Petit exemple : un objectif 70-200 f/2.8 avec l’extender x1.4 deviendra un 98- 280 f/4

A noter : l’ouverture devient f/4 soit une valeur de moins. Ceci s’explique tout simplement par le fait qu’on rajoute un nouveau système avec des lentilles supplémentaires… donc perte de luminosité.

Avec l’extender x2 mon objectif deviendrait donc un 140-400 f/5.6 – 2 valeurs de moins !

La perte de luminosité est un point important car si elle est trop importante (et suivant le boitier) on peut également perdre l’autofocus ! C’est pourquoi les extenders sont généralement compatibles avec des objectifs plutôt lumineux au départ… et donc assez chers !

Dernier point à prendre en compte : la perte de piqué : si elle est plutôt faible avec un x1.4, elle peut être plus génante avec un x2. Là aussi, la qualité de l’objectif est déterminante.

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