Les bases de la photo (1) – Ouverture et Vitesse

     Un comble, le premier article sur les techniques photos n’abordait pas les notions de base ! Remédions tout de suite à cette injustice avec un premier article dédié aux deux paramètres clefs en terme de photographie : l’ouverture et la vitesse.

     Commençons par le commencement : qu’est ce que la photographie ? Faisant simple : cela consiste à reproduire le fonctionnement de votre œil ! Donc faire rentrer une certaine quantité de lumière par un petit orifice (la pupille) afin d’imprimer la rétine. Celle-ci reçoit donc l’image de ce que l’œil voit à un instant T. Cette image est ensuite envoyée au cerveau pour analyse…

     La comparaison peut paraitre simpliste mais c’est à mon avis le meilleur point de départ. Remplacez la pupille par le diaphragme et la rétine par la pellicule ou le capteur numérique et vous y êtes… presque ! La principale différence est que l’œil peut regarder des heures la même chose sans « cramer » la rétine !

     En photographie, la pellicule et le capteur numérique sont des surfaces sensibles à la lumière. Cela veut dire qu’il faut prendre en compte la durée d’exposition. Si celle-ci est trop longue, le capteur recevra trop de lumière et l’image imprimée ne sera pas utilisable. Je dérive ici sur un troisième facteur clef : la sensibilité. Ce paramètre sera détaillé dans le prochain article.

     Donc, pour une sensibilité donnée, il faut contrôler le couple ouverture / vitesse pour que l’image capturée soit optimale en terme d’exposition. Bien sûr, ce couple varie selon la quantité de lumière disponible.

     Revenons un peu plus en détail sur l’ouverture. Le diaphragme est le système qui détermine la quantité de lumière qui traverse l’objectif. La valeur d’ouverture est le rapport entre la distance focale de l’objectif est le diamètre d’ouverture du diaphragme.

     Prenons l’exemple d’un objectif d’une focale de 50mm. L’ouverture f/4 (ou f :4) signifie que le diamètre d’ouverture du diaphragme est de 12,5mm : 50 / 12,5 = 4

     Plus cette valeur est petite, et plus l’ouverture est grande. Les principales ouvertures utilisées sont les suivantes :

f/1

f/1,4

f/2

f/2,8

f/4

f/5,6

f/8

f/11

f/16

     Je vous épargne la formule mathématique mais notez qu’en passant d’une valeur à l’autre (de gauche à droite) je divise par 2 la quantité de lumière. J’ai 2 fois moins de lumière si je passe de f/8 à f/11 et 2 fois plus en passant de f/2,8 à f/2.

     Voilà pour la théorie. Dans la pratique, il y a des contraintes techniques et optiques qui font que vous ne pourrez pas ouvrir à f/1,4 avec n’importe quel objectif… et encore moins à f/1 ! Les objectifs sont constitués de nombreux éléments optiques qui limitent la taille maximale du faisceau de lumière qui pourra traverser. On parle d’ouverture maximum. Chaque objectif a sa propre valeur. Plus l’objectif est complexe (le cas des zooms par exemple) et plus l’ouverture maxi sera réduite.

     Revenons maintenant sur le couple infernal : ouverture / vitesse. Pour une sensibilité donnée, imaginons que le couple idéal soit une ouverture de f/4 avec une vitesse de 1/160s. Que se passe t-il si j’ouvre à f/5,6 ? La quantité de lumière qui traversera l’objectif sera divisée par 2… il faudra donc 2 fois plus de temps pour avoir la même exposition, donc passer à une vitesse 2 fois plus longue : 1/80s.

     Voilà donc le tableau final récapitulant les différentes valeurs pour mon exemple :

Réduction lumière x2   »»»

Ouverture

f/1

f/1,4

f/2

f/2,8

f/4

f/5,6

f/8

f/11

f/16

«««   Augmentation vitesse x2 

      La messe est dite ! L’exposition sera exactement la même à f/2,8 & 1/320s qu’à f/16 & 1/10s, sauf que… avec une vitesse de 1/10s vous risquez d’obtenir un flou de bougé car la vitesse est trop faible. On considère qu’à main levée, il ne faut pas utiliser une vitesse inférieure à 1/60s pour éviter ce flou de bougé. Heureusement, les appareils modernes et le tout automatique (le fameux mode P) s’occupent de tout pour vous.

     Si vous êtes dans des conditions difficiles : fin de journée ou intérieur d’une maison par exemple, l’appareil atteindra les limites et vous dira qu’il n’y a pas assez de lumière pour déclencher sans risque de flou de bougé. Il ne vous reste pas 36 solutions : il faut utiliser le flash qui apportera une forte quantité de lumière supplémentaire, permettant ainsi d’obtenir l’exposition idéale avec une vitesse supérieure au seuil de bougé. Cependant, le flash a une portée limitée et ne règlera pas tous les problèmes : paysage de fin de journée ou intérieur de musée avec flash interdit.

     C’est là qu’il faudra apprendre à jouer avec… la sensibilité, sujet qui sera traité dans le prochain article…

Article suivant : Les bases de la photo (2) – La Sensibilité

 

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